Nan et- raaaaah qu'est-ce que je m'ennuie !

[ waaa comme je kiff ta signat mon Dunky...]

Je marche avec légèreté sur les rochers taillés et usés par le va-et-viens des vagues blanches. Mes pieds nus glisse sur la roche, le pantalon que je porte depuis mon arrivée est retroussé sur mes genoux. Je n'ai rien mangé depuis 2 mois, et le soleil n'a pas foncé ma peau livide. Triste sors pour un pourri gâté... Qu'en dirais ma mère ? Sait-elle au moins que je ne suis pas arrivé en Russie ? J'en doute. Et elle ? Sait-elle que j'étais sencé la rejoindre ? Trop de question remplissent ma tête qui ne m'a jamais servi qu'à choisir mes vêtements... Un être vivant recroquevillé se dessine devant moi... Est-ce un de mes "amis" ? Ou ma simple imagination ? Je fixe la mer, imperturbable. Souvent j'ai vu ou crus voir l'ombre d'un navire... En 2 mois, je suis devenus encore moins sociable qu'avant. La chose à mes pieds gémit. Je lui adresse un regard de haut et soupire, ma vu a baissé, mais je crois reconnaitre Duncan. Un bref sourire se dessine sur mon visage et je toussote pour essayer de parler... En vain... Depuis combien de temps n'ai-je pas essayer d'adresser la parole à un des habitants de cette île ? Je m'assois près de lui et incline la tête en signe de reconnaissance.

[Héhé merci, et c'est vrai <D]

Une silhouette masculine s'approcha de Duncan, Lui, évidemment. Il lui adressa un léger signe de tête auquel il ne put répondre. Son regard montrait qu'il n'était pas dans l'état de répondre, ce que Milan dut comprendre.
Lui, la personne qu'il semblait le plus vouloir voir en ce moment. Il aurait voulu se jeter dans ses bras mais ça aurait été indécent. Et puis, il semblait être très proche de Nyu et même plus, se rapprocher de cette façon aurait été peut-être blessant pour elle aussi.
Il tendit une main et se ravisa avant que Milan ne puisse la voir et soupira.
Quand ses larmes furent parties, il tenta tant bien que mal d'engager la conversation, la voix tout de même un peu tremblante et étouffée.

Ç-ça fait longtemps...

Il l'avait dit de manière trop aigüe, il avait trop pleuré, il avait même pleuré pour Lui.

"- Mhh..'te..ent ..oi..."

Je toussote encore et encore. Rien à faire les mots ne sortent pas de ma bouche. En guise de réponse j'hoche la tête et lui souris légèrement. Il n'a pas l'air de pouvoir dire grand chose non plus... Je ne le connais que depuis 2 mois mais j'ai l'impression que ça fait une éternité... Lui et ses cheveux blonds... Je soupire... Et lui ? Quel style de vie avait-il ? Riche ? Pauvre ?... Qui sait... J'étends ma main gauche devant la mer et souris. Je la contemple bien et me rends compte qu'une trace rouge amoche l'un de mes doigts... Pas grave, au point où j'en suis...

Plait-il ?

Voilà que j'me mets à parler comme mon père...

Duncan n'attendit pas la réponse et se mit à genoux. Il s'écorcha le genoux droit sur les rochers glissants en avançant vers Milan qui souriait.
Arrivé à sa hauteur, il mit ses mains sur les genoux du jeune homme qui lui faisait un peu trop d'effet et demanda:

Je peut ?

Un long silence, le bruit des vagues puis plus rien. Il ajouta:

Les gentils enfants demandent la permission.

Le regard triste de Duncan s'efface pour laisser place à un sourire serein. Il avança à quatre pattes sur Milan et se blottit dans ses bras. Il soupira, sourit, et dit:

La vie est moins sombre tout d'un coup.

Ses mots lui avaient presque échappé. Il ferma les yeux et écouta les battements du coeur de Milan en pensant secrètement à un endroit ou leur deux coeurs pourraient battre à l'unisson.

Duncan s'arrêta un instant, le visage de Millan lui rappelait quelque-chose. Une brève interruption dans sa vie si "tranquille" ? Il s'éloigna de ses bras et regarda un instant son visage. Ses yeux glissèrent rapidement sur les hanches du jeune homme mais il se ravisa et redirigea son regard vers la paire de prunelles bleues-grises. Il pencha sa tête vers la gauche et dit:

Dis moi, est-ce je te connaissais ? enfin tu vois, avant...

Gêné, il détourna son regard vers l'océan et descendit au bas des rochers pour sentir l'eau onduler du bout de ces doigts.

Duncan prend la parole ce qui me fait redescendre sur terre et me rappelle que je suis sur une putain d'île déserte... Je souris et le regarde d'un air interrogateur.

"- Euh...."

J'essaie vaguement de me rappeler un petit blonds... Surement pas en Russie... Ni à New-York... Entre mes 7-8 ans et mes 14-15 ans...

* Flash back

Mère : Mais enfin Milan ! C'est un camps pour fille !
Milan : Mais j'veux partir avec Megan ! C'est son premier voyage !
Mère : Milan ! Un camps pour fille ! Tu n'entreras pas !
Milan : Mais si ! Je veux y aller donc j'irai ! C'est pas toi qui va décider !
-Megan commence à pleurer et Morgan aussi-
Morgan : Veux pas resté tout seul chez grand-mère !
Megan : J'veux que grand frèère vienne avec moi !

Fin du flash back*

13 ans et déjà un caractère de chiotte... Et le pire .. c'est que j'y suis allé. Et d'ailleurs...

* Flash back 2

Gardiens : Vous n'entrerez pas messieurs ! Il s'agit d'un camps pour jeune fille ! Pas pour garçons ! Nous n'allons pas vous laissez entrer !
Milan : Ma petite sœur est entrée dans cet enfer, elle a 7 ans ! Vous pouvez crever ! J'la laisserai pas !
Inconnu : Mais... mais ...
Milan : Et la fille là ! Pourquoi vous la laisser pas entré ?!
Inconnu : Mais... J'suis pas une fille !
Gardiens : Vous êtes sur une propriété privée ! Partez !
Milan : J'bougerai pas de là tant que vous m'aurez pas rendu ma sœur !

Fin du flash back 2*

Duncan essayais de chercher dans sa mémoire le moindre bout de l'existence de Milan. En vain.

Aux alentours de Londres dans un centre pour fille durant les vacances d'été:

C'était l'année de mes 12 ans, je n'avais aucune idée de comment j'avais atterrit ici. Satané chauffeur...

L'autre : Et la fille là ! Pourquoi vous la laisser pas entré ?!
Duncan : Mais... J'suis pas une fille !
Gardiens : Vous êtes sur une propriété privée ! Partez !
L'autre : J'bougerai pas de là tant que vous m'aurez pas rendu ma sœur !
Gardiens : Nous allons appeler la police.
L'autre : Je veut mon avocat !
Duncan : la police ?

Il s'était assis dans l'herbe et n'avait pas écouté le reste de la conversation. Le jeune homme lui avait alors proposé de le raccompagner en hélico. Il s'appelait machin truc Mlynowski... un nom que Duncan avais déjà entendu auparavant. Ses parents avaient acheté un de leur terrains ou quelque-chose comme ça, une bonne affaire comme ils disaient. En tout cas c'était un contrat épais comme pas deux.
Le blondinet avait docilement accepté, lui-même se demandant toujours pourquoi il l'avait raccompagné.
Durant tout le trajet, il avait regardé le paysage sans faire attention au beau brun.

//fin du flash back//

Il demanda alors à Milan avec une voix féminine, comme un enfant de 5 ans, le genre de choses qui fait fondre.

Dis... C'est quoi ton nom de famille ?

J'avais proposé à ce gamin de le ramener chez lui... Dans un trou paumé en écosse... Dans une grosse baraque... Sur que c'est mon père qui l'avait vendu à ses parents ! Le p'tit blonds avait passé le voyage à regarder le paysage, il me rappelait Morgan. Je ne lui avais pas adresser la parole du voyage, lui non-plus n'a pas forcé la conversation !

* Flask back

Milan : Mon Dieu les gens de nos jours sont vraiment ingrats !
Chauffeur : Monsieur, où dois-je déposer ce jeune garçon ?
Milan : Où il voudra, j'ai une semaine devant moi !
Duncan : Euh... C'est un peu loin, en Ecosse. Mhh... Déposez moi sur le terrain près du Lac...
Milan : Mhh..
Chauffeur : Hum.. Voyons, cela ne serait pas un des terrains qu'à vendu votre père, monsieur ?
Milan : Fermez-là et faite votre boulot !
Duncan : Merci infiniment !
MIlan : Bah, de toute façon j'fais ça parce que j'ai rien à foutre ! Pense pas que c'est pour t'aider !

Fin du Flash back*

"- Mhh.. Mon nom entier ? Milaniano-Dinozito Mlynowski ... Zarb hein ? Et toi ?"

Guh... Denouement, Duncan Denouement... C'était toi le mec de l'hélico nan ?

Il avait dit ça comme s'il s'agissait d'un détail sans importance, après-tout il avait sûrement déjà oublié.
Ils étaient arrivés au matin, Milan n'avait même pas voulu s'arrêter à la maison pour prendre quelque-chose et Duncan, lui, avait eu la leçon de morale à l'arrivée. Il était tout de suite monté dans la chambre la plus haute et la plus reculée possible et avait sorti ses vieilles, infiniment vieilles leçons de piano, les yeux vides de sentiments, comme il l'avait toujours été.

*Est-ce qu'on pourra un jour partir d'ici ?*

Duncan lâcha un long soupir. Serein et pur, "pure and serene" comme le disaient toute les personnes qui le rencontraient à ses parents.
Il continua à pleurer, sans bruit, de dos à Milan et cette fois sans raison apparente. Il n'avait pas besoin de raison pour pleurer ici, il était loin de chez lui et c'était déjà un prétexte pour pleurer toute l'eau de son corps. Ses larmes venaient s'écraser lourdement sur le sable déjà mouillé.

"- Ça va comme nom ! Et ... Ouais ? C'est toi la p'tite meuf du centre ?"

Je secoue la tête et ris un peu.

"- C'est marrant de se retrouver là ! En pensant qu'on est dans la même merde !"

Ma peau est livide et mes veines ressortent...

Duncan sourit et essuya ses larmes en reniflant. Il se retourna vers Milan avec un visage plutôt heureux.

Ou-ouaais !

Un petit rire aigu et chaud monta de sa gorge, cette nuit là il faisait meilleur que d'habitude et il se laissa lentement aller sur le sable blanc et chaud.
Il était allongé face à la mer, ses hanches découvertes par un t-shirt devenu trop petit, il se pourrait que sur cette île au fin fond de l'océan, il a pris quelque bons centimètres.

"- Hum... T'es enfant unique ?"

Je me mets debout et m'étire, je regarde ma chemise et découvre à mon tour qu'elle est petite, pourtant je n'ai rien mangé...Bizarre. Je souris et glisse... Salauds de rochers !

"- Fuck !"